Lundi, le 2 mars 1998
Salut tout le monde, je suis de retour
après deux semaines de vacances en vélo, que je vais me faire une joie
de vous conter dans le présent e-mail.
Mais d'abord une bonne nouvelle:
J'ai un stage. C'est chez Elsag-Bailey, une compagnie qui fait de
l'instrumentation. Le département où je travaille s'occupe des débimètres
mais il y a aussi des PHmètres et plein d'autres affaires qui finissent
pas mètre. Le titre du stage c'est : automatisation d'un atelier
de distribution. En gros c'est un atelier où ils préparent les débimètres
avant de les envoyer aux clients. Ils les programment à la main avec le
panneau (et un petit programme) et ensuite ils les envoient. Le
gros de ma job ça va être de refaire le petit programme pour qu'ils puissent
brancher le débitmètre sur un ordinateur et le configurer avec le programme.
Pis la configuration est transferée sur le débitmètre. Ca a pas l'air
trop dur mais le responsable de stage a l'air de penser le contraire alors
il veut que je reste 4 mois. Avantage du stage: il est pas loin
de la cite U, c'est à Massy, à environ 20 minutes de vélo ou 4 ou 5 stations
de RER alors il y aura pas de problèmes de transports. Pis en plus
c'est presque bien payé pour un stage en France: c'est 4000 F par mois
plus un bonus possible de 2000F par mois. Comparé au stage que j'avais
chez CEGELEC, à 1900 F, c'est quand même pas pire. Mais j'étais
en competiton avec Benoit pour ce stage là : le gars hésitait entre lui
et moi et il nous a dit de le rappeler pendant les vacances. Le
17 on l'a appelé (parce que la fille de CEGELEC m'avait donné jusqu'au
18 pour accepter son stage) et il a demandé a Benoit : "Tu peux rester
4 mois ?". Benoit a dit oui. Ensuite il lui a demandé si moi
je voulais toujours faire juste 3 mois. J'ai bien vu que j'avais
pas trop le choix alors j'ai dit que je pourrais faire 4 mois SI NECESSAIRE.
Benoit et le gars ont parlé un peu et il a finalement dit que c'est moi
qui avait le stage. Benoit m'a passé le téléphone et le gars m'a
demandé :" c'est vraiment sur que tu reste 4 mois? Parce que sinon
je prend l'autre". Bien sûr j'ai dit oui, surtout que tous les autres
stages où j'ai été en entrevue demandaient 4 moins ou même plus, il y
en a même un qui voulait que je reste 6 mois.
Bon, maintenant le voyage.
vendredi, le 13 Février 1998
Avant de partir, on avait achetés nos billets
de train. A l'aller, c'était vendredi le 13 février à 8h et on arrivait
à Nice vers 16h. Au retour, on partait de Toulouse dimanche le 1ier
à 8h aussi et on arrivait à Paris dans l'après-midi. On s'est aussi
achetés das sacs pour mettre nos vélos dans le train. C'est des
espèces de gros sacs de 120cm X 90 cm (précisement, c'est la norme de
la SCNF). Ils nous ont coûté 500F. Mais bon, on va pouvoir
s'en reservir pour retourner au Québec, c'est quand même mieux que les
boites, pis une fois pliés ils sont assez petit pour être transportés
à velo (mais ils prennent quand même de la place). Donc le jeudi
on a démonté les vélos. Pour que ça entre dans le sac, il faut enlever
les deux roues, le guidon, le rack, et les pédales, sans oublier la selle.
Le soir on était prêts, nos bagages étaient faits et empilés dans nos
chambres. On s'est couché tôt parce qu'il fallait se lever à 5 heures
parce que Philippe nous a dit que le RER prend souvent plus de temps qu'on
pense. Je me suis donc couché et 20 minutes plus tard, toute la
gang du 4ième arrive et cogne à ma porte, ils voulaient aller jouer au
pool. J'ouvre la porte, en robe de chambre, ce qui les fait tous
éclater de rire (je me suis même fait traiter de MacDaddy par Justin,
ça voulait dire un espèce de gars toujours entouré de filles, mais je
me demande si c'était pas sarcastique... ). J'ai fini par m'endormir
et le lendemain à 5h mon cadran a sonné, arghh. On est parti vers
6h moins quart et on est embarqués dans l'autobus avec nos sacs à velo
et nos bagages. Moi j'avais un sac à dos et deux sacoches pour mettre
sur le côté du rack. Il y avait pas grand monde dans l'autobus mais
il y en avait quand même trop à mon gout. Il y a même un bonne femme
qui m'a dit avec un grand sourire épais :"Vous prenez de la place".
Je l'aurais étripée. On a fini par se rendre à la station de RER
et là c'était l'opération passage de bagages par dessus la barrière.
On a utilisé la technique du Y-en-a-un-qui-passe-et-l'autre-lui-donne-le-stock.
Un fois la barrière passée, on s'est rendu compte que le train suivant
était de l'autre côté de la track. On avait un escalier à monter
et un autre à redescendre. Super. Heureusement, Robinson est la première
station sur la ligne alors on a pu s'installer comme du monde avant que
d'autre monde arrive. On a mis nos vélos sur deux bancs fâce à fâce
et nos bagages dessous (voir photo). Bien sûr, nous allions à la
gare de Lyon, qui est sur la ligne A et nous étions sur la ligne B.
Il a donc fallu changer de train et bien sûr monter et descendre des escaliers.
On est finalement arrivés à la gare... une heure et demi avant le départ
de notre train: merci Philippe. J'ai été prendre une pâtisserie
au café de la gare. C'est sympathique, il y a des oiseaux qui volent au
dessus de nos têtes dans ce café là. Notre train a fini par arriver.
C'était un superbe TGV... Orange! Bien sûr, nous étions dans le
dernier wagon d'un train qui devais faire un bon 2 km. On a fini par se
rendre au wagon et on a mis nos bagages mais il y avais pas assez de place
pour mettre nos vélos (plus tard on s'est rendu compte qu'à l'autre bout
du wagon il y avait de la place mais on se voyait assez mal transporter
nos vélos à travers tout le wagon) alors on les a mis devant la porte
de l'autre côté du train, en espérant que les gares soient toujours du
même côté. Et on est partis!
On se rendait d'abord jusqu'à Marseille. On
était équipés : on avait acheté un sac de madeleines (c'est des espèces
de petits gâteaux). Le TGV allait vite et on a fini par se rendre
à Avignon où il y avait un arrêt. Et la gare était du côté de nos
vélos. Il a fallu les tasser pour que le monde puisse passer. On
est repartis et un peu plus tard on est arrivés à Marseille.
On avait 1h à attendre pour le tortillard qui nous
menait à Nice. On a été parmis les premiers à embarquer et cette
fois il y avait une place pour mettre nos vélos. La place faisait
120cm X 90 cm et il y avait un petit sticker avec un vélo dans un sac
à côté. On s'est dit que c'est là qu'il fallait les mettre. On s'est
pris une place et le train s'est rempli tranquillement. Finalement il
y avait du monde debout. Le train s'arrêtait à Toulon, Les Arcs,
Cannes, Antibes et finalement Nice.
On avait réservé une chambre d'hôtel à Nice et on
devait arriver pour 6h. On est débarqué à Nice et on a amené nos sacs
près d'un pillier au milieu de la gare. Là on a commencé à remonter
nos vélos. A côté il y avait un crisse de stand publicitaire fatiguant
:" La voiture de l'an 2000 arrive en Provence-Alpes-Côte d'azur,
le nouveau TER arrive, qu'est-ce-que la voiture de l'an 2000 pour vous
madame ?... bla bla bla" maudit que c'était gossant. On a donc
rémonté nos vélos. Moi j'ai fait ça assez vite mais je me suis rendu compte
que mon rack frottait sur mon pneu. J'ai gossé encore un peu dessus
pour avoir un espace d'environ 5mm entre les deux. J'esperais qu'il
ne s'approcherait pas trop avec les bosses et autres aléas du voyage.
Bénoit a eu un probleme avec son stand: il a littéralement plié sous le
poids de ses bagages. Il a fini par se résigner à l'enlever.
Vers 6h on était prêt à partir et on s'est engagé
dans les rues de Nice à l'heure de pointe avec nos vélos chargés qu'on
maîtrisait pas encore tout à fait. Heureusement. Le paysage était
joli avac les mimosas en fleurs et les préparatifs du carnaval qui allaient
bon train. Dans le guide du routard il y avait un plan de Nice avec l'adresse
de l'hôtel alors on s'est dirigés avec ca. On a fini par se rendre
à l'hôtel et on a mis nos bagages dans nos chambres et on a été visiter
la ville. On est monté sur une montage qui surplombe la ville et
on a pris quelques photos. C'est pas mal beau, une vue superbe sur la
ville et la baie des Anges. On a aussi vu nos premiers cactus. On est
redescendus et on a marché sur les plages - de galets, ça m'a surpris
- pis il commençait à faire noir alors on s'est dirigés vers un restaurant.
En passant je me suis acheté une pompe à vélo. Le restaurant était
sympatique, ça s'appelait le 22 septembre (d'une chanson de Georges Brassens).
On s'est encore un peu promené dans la ville après puis on a été se coucher.
Nice est une super belle ville.
samedi, le 14 Février 1998
Le jour du grand départ! D'abord on est
retourné se promener dans la ville. On a vu le marché aux fleurs et de
jolies maisons. J'ai voulu aller acheter des timbres au tabac, comme on
fait à la cité U et le caissier m'a répondu en anglais : "stamps
are at the Poste"!!!! On a gossé un peu sur nos vélos parce qu'en
se rendant à l'hôtel on s'est rendus compte qu'il y avait 2 ou 3 choses
à arranger. On est partis vers 10h30, en suivant la côte tout d'abord.
Notre premier objectif était le Cap d'Antibes.
On a suivi à peu près, où on pouvait, le bord de l'eau
et on s'est rendus à Antibes. C'est joli mais le pain est cher.
4F pour une baguette qui en fait est plutôt une demi baguette. Après
on a fait le tour du Cap d'Antibes avec toutes les villas. Ensuite
on allait à Cannes. Maudit que ça fait dur cette place là.
Des hôtels pis des hôtels pis une plage et c'est à peu près tout.
J'ai vraiment pas trop aimé, je sais pas pourquoi ils en parlent tant...
bon, je sais: le festival.
Ensuite c'était l'Estérel. C'est un massif rocheux
avec des roches roses, c'était super beau, on arrêtait toutes les 5 minutes
pour prendre des photos (et se reposer par la même occasion, il y avait
un peu de côte, mais pas trop quand même, c'était surprenant étant donné
les paysages) On a continué jusqu'aux environs de St-Rafael. A Boulouris
on a campé dans le premier camping qu'on a trouvé (C'est un problème qu'on
a eu tout le long du voyage : il y a pas beaucoup de campings ouverts
en février alors quand on en trouve un, on le prend) C'était un camping
4 étoiles à 120F la nuit, mais, maigre consolation, il y avait la télé
et une salle chauffée d'où on a pu écrire des cartes postales et déjeuner.
C'est là qu'on s'est rendus compte que le réchaud à gas de Benoit marchait
mal, ça a pris une demi heure faire bouillir de l'eau (ou plutot faire
chauffer parce qu'elle a jamais bouilli, on a mis nos pâtes dans l'eau
quand elle a commence à être presque chaude. Mais c'était bon pareil parce
qu'on avait pas mal faim. On a mangé des pates avec de la
sauce carbonnara en sachet et du thon en boite, super repas gastronomique).
Dimanche, le 15 Février 1998
En repartant, on
s'est rendus compte que Benoit avait un flat. On a enlevé la tripe
et on a cherché le trou. On l'a jamais trouvé, finalement il a changé
de tripe. On est partis vers 11h. Avant Ste-Maxime, un cycliste
(M. Constant Floreani, que nous remerçions) qui roule avec un club (La
fin de semaine il y a des troupeaux de cyclistes qui roulent sur les routes
de france) a ralenti et s'est mis à me jaser. Il disait qu'il venait d'Alsace
mais que maintenant il habitait tout près pis qu'il touvait ca super le
fun que des jeunes fassent du tourisme à vélo comme ça. Pis que lui et
sa femme voulaient aller au Québec un de ces jours. Il a fini par nous
inviter à diner chez lui. On a accepté. On arrive là bas, en haut
d'un grosse côte et il nous présente à toute la famille. Il habite dans
un semi détaché; lui et sa femmen vive dans un côté et son frère jumeau
habite dans l'autre moitié... et son frère est marié avec la soeur jumelle
de sa femme.
Il nous a servi l'apéritif. C'était du Pastis
avec du sirop de menthe, ils appellent ça un perroquet, pas mal bon, ensuite
c'était l'entrée, du jambon cuit roulé avec dedans sorte de sauce, super
bon aussi. Le repas principal c'était des pâtes et du lapin. Et
le dessert était un super tiramisu, délicieux. On a fini par se
rendre compte qu'il était 3h et qu'on avait pas grand millage de fait
alors on est repartis.
On voulais se rendre à St Tropez et après camper à
Bormes-les-Mimosas... 40 Km plus loin. Rendus à 5km de St-Tropez, l'attache
du rack de Benoit à lâchée. Le rack a basculé vers l'arriere. Pour
l'arranger, il l'a attaché avec une sangle, ça tenait bien alors on a
décidé de se rendre à St-Tropez et de chercher un magasin de velo.
On est passé devant une maison où c'était écrit qu'ils réparaient les
vélos. Il y avait un chien... qui a pissé sur ma sacoche de vélo.
Le gars avait pas la pièce mais il a offert d'en usiner une. Benoit
a dit de laisser faire. Rendus à St-Tropez, on s'est aperçu qu'il
y avait pas de magasins de vélo. Mais comme ça tenait bien, Benoit
a décidé de garder ça comme ça jusqu'à la fin du voyage. Et ça a
vraiment tenu jusqu'à la fin!
Il commençait à être tard et on n'avait pas encore
de camping. On a regardé dans le guide des campings et on a vu qu'il
y en avait un à 20km de là. C'était pas vraiment sur la route qu'on
avait prévu mais on a décidé d'utiliser l'autre chemin, même si ca rallongeait
un peu. On a commencer par aller vers un premier camping, qui était en
fait un vignoble mais ils étaient fermés. Il faisait de plus en plus noir.
On a fini par sortir nos lampes de poches pour éclairer en avant.
Moi je l'ai mise dans ma sacoche avant, entre les deux zippers et Benoit
, qui a une strap pour ça, se l'est mise sur la tête. On a fini par atteindre
le camping, à 7h et on a soupé. Un super repas de blé d'inde en
canne et de thon en canne. On voulait pas faire cuire de bouffe
parce que le réchaud marchait mal.
Lundi, le 16 Février 1998
Le matin on est
parti sur la petite route qu'on avait prévu ne pas prendre. On a fini
par se rendre compte qu'on s'était trompés de chemin alors on est revenus
sur nos pas mais ça nous a quand même permi de voir le joli village de
Ramatuelle. Le paysage était joli, avec les arbres, pis pas mal désert,
on a vu une seule voiture dans ce coin là. Mais ça montait pas mal,
enfin dans la première partié parce qu'après le col de chepusquoi, ca
s'est mis à descendre assez joyeusement. Notre objectif était un camping
un peu après Toulon. Nous étions dans le massif des Maures, c'est
un peu moins joli que l'Estérel mais il y avais plus de côte, quoi que
rouler avec la mer à gauche et la montagne à droite sous le ciel bleu
c'est pas mal cool. On a diné au Lavandou, sur la plage, avec un
chien qui nous tournait autour, puis on a continué.
Rendus à Hyères, on a pogné le vent. Il était
dans le très fort. Il faut dire qu'on était sur le bord de l'eau.
On est arrivés à Toulon. Maudit que c'est laid cette ville là.
Plein de gros blocs appartements partout. Pis en plus on est arrivés
en plein traffic. On roulait entre les rangées de char, on se faisait
klaxonner par les autobus (petit parenthese culturelle: en France,
les gens sont un peu plus débiles qu'au Quebec sur les routes, mais d'une
certaine facon, ils font preuve de plus de civisme. Plutot que de
se crisser devant les motos qui passent entre les rangées de chars, les
chars se tassent pour les laisser passer. Et c'est la même chose pour
les vélos. Ce qui fait qu'on fait des choses qu'on ferait jamais
à Montreal et que seuls les messagers à vélo font (au risque de se taper
un méga ticket)) On a fini par dépasser Toulon. Mais là je commençait
à avoir de la misère avec mon dérailleur : dès que je forçait un peu,
il changeait de vitesse tout seul ou sautait un maillon, c'était assez
achalant. On a fini par se rendre au camping, à Sanary-sur-mer,
à côté d'un centre d'achat. Ce joyeux camping avait des douches extérieures
alors on l'a pris avant le souper. Une des caravanes qui était là avait
une chèvre attachée à un piquet devant la porte... il y en a qui ont des
chiens... On a été manger au restaurant, un sorte de grosse cafétaria
où la bouffe était pas très bonne, encore une fois à cause du réchaud.
J'ai ensuite appelé Katie, ma blonde au Québec, pour lui annoncé la bonne
nouvelle que mes fesses étaient maintenant toutes dures, elle était contente
de l'apprendre.
Mardi, le 17 Février 1998
En me levant le
matin j'ai vérifié mon dérailleur. Je me suis rendu compte que le
problème était avec ma chaîne. En effet, un des maillon était défait.
Malheureusement, j'avais ni derive-chaîne, ni pinces alors je pouvais
pas l'arranger. On a donc décidé de partir et d'espérer que ça tienne
d'ici à ce qu'on trouve un magasin de vélo. 500m après être partis,
ma chaîne a lâché, elle est tombée dans la rue. Il a donc fallu
que je parte à la recherche d'un magasin de vélo avec le vélo à Benoit.
Après une heure et demi de recherches et de gossages en banlieue, je suis
revenu avec un dérive-chaîne, pour me faire dire que mon vélo est réparé
depuis 35 minutes; les gars du machine-shop à côté lui avaient prêté des
pinces. Il était 10h30 et on pouvait finalement repartir.
On devait se rendre à Marseille. On s'est rendus à La Ciotat et
là on a regardé la carte. La route qu'on devait prendre passait
par un massif montagneux et il y avait plein de côtes de marquées sur
la carte. On a donc décidé de passer par Aubagne. Les 5 premiers
Kilometres -communs aux deux itinéraires- étaient une côte. 5km
de montée sans arrêt. Il faisait chaud, j'avais presque plus d'eau. On
a fini par arriver à un rond-point (là ou les 2 itinéraires se séparaient)
et on s'est arrêtés. Il y avait une seule place où il y avait de
l'ombre alors c'est là qu'on a été s'écraser. J'étais tellement
mort que j'ai pas regardé autour et il y avait une fille dans une auto
stationnée à côté qui me dit :"Je travaille et vous faites fuir les
clients" Je l'ai regardée et bien sûr c'etait une pute.
On a quand même attendu 2 ou 3 minutes et on est reparti. Ce qu'on savait
pas c'est qu'il y avait encore 3 kilomètres de montée.
Rendu en haut, j'étais définitivement à court d'eau.
Nous étions sur le col du pas d'Ouiller, à 347m d'altitude et il
y avait une belle vue. On s'est arrêtés une quinzaine de minutes
et on est repartis. Et là, ça descendait. Pendant 20 minutes
ça a pas arrêté. On s'est retrouvé dans un village où on a pris
de l'eau à la fontaine et on a appelé chez Elsag Bailey pour le stage
(voir début du texte) après ça on s'est rendu à Marseille dans le trafic
où on a pris un hôtel. On a décidé de rester deux nuits pour avoir
une journée complète pour visiter et aussi pour se reposer.
mercredi, le 18 Février 1998
Notre première journee
de congé, à Marseille. En plus de visiter, on avait plusieurs petites
choses à faire. On devait laver du linge, et Benoit devait faire
réparer son réchaud. On a visité le vieux port, Notre-Dame de la
Garde, le palais Longchamps, on a pris le métro et on a gardé le billet
en souvenir. C'est quand même une jolie ville, c'est assez animé,
quoi que en Février, il doit y avoir moins de monde que d'habitude.
Petite anecdote: il faisait vraiment chaud,
pas loin de 25°C. Dans l'aprés-midi on a cherché de la crème glacée.
On s'est promené dans le vieux port et il y avait plein de cafés où c'était
écrit glacier mais ils avaient pas l'air d'en avoir. On arrivé finalement
à une place où ils avaient un poster avec toutes les sortes de crème glacée
alors on s'est dit : ici il y en a sûrement. Le gars nous dit :"On
n'a pas de glace", alors moi de lui rétorquer :"Pourquoi c'est
pas la saison ?" sur un ton blagueur. Et lui me repond :"Non,
il fait trop froid". J'en revenais pas.
Jeudi, le 19 Février 1998
Comme on a pris un congé la veille, il fallait faire un effort ce
jour là pour en faire un peu plus. Notre but était de dépasser Cavaillon
et ses melons. On a trouvé un camping à la Fontaine de Vaucluse
dans le guide du routard alors on a décidé d'essayer de se rendre la,
mais c'était à un bon 100Km.
Ben filait pas trop, il a pogné une gastro alors j'ai
été chercher un médicament pour ça à la pharmacie (les médicaments en
France sont très differents de ceux au Québec. Mais j'avais déjà
eu une gastro et une francaise m'a donné un bon médicament pour ca : l'Oxyboldine)
On est donc partis en direction d'Aix en Provence. C'est une super
belle ville avec plein de fontaines. Il y en a même une avec de
l'eau chaude, à 34°C même en hiver. Ensuite on s'est dirigés vers
Cavaillon. Moi je trouvais que ça allait bien, j'étais en super
forme.
On a acheté du riz
et de la saucisse pour le souper, vu que le réchaud était réparé.
On a fini par se rendre à la Fontaine de Vaucluse. C'était super
beau, la plus belle place du voyage. A côté du camping il y avait une
rivière qui coulait. Il y avait des moulins a papiers avec des grosses
roues qui tournent avec l'eau. Pis c'est dans une vallée (petite
lecon d'étymologie: Vaucluse= vallis closus ou vallee fermée, et c'est
vraiment ça, il y a des falaises à pic sur 3 côtés) avec des grandes falaises
blanches et un château sur un pic. La fontaine est une grotte d'où
l'eau sort. Elle a été explorée par pas mal de monde, dont Cousteau,
et le plus creux qu'ils se sont rendus c'est a -350 m. Le soir je
me suis pas rendu jusqu'à la fontaine mais c'etait magnifique. On
se serait cru sur la lune, j'étais tout seul et je voyais juste les grandes
falaises blanches et au dessus les étoiles. En revenant à la tente
j'ai dit a Benoit qu'il devait absolument aller voir ça.
Vendredi, le 20 Février 1998
Le lendemain j'étais
un peu déçu, il y avait de la brume. On a été à la fontaine et le
niveau de l'eau était très bas alors on voyait la grotte. L'eau est vert
emeraude et la fallaise arrive directement au dessus du petit lac. Il
y avait plein de graffitis sur la roche mais ils dataient du 19ieme siecle
et du début du 20ieme, maudit que le monde savait pas vivre dans ce temps
là! On a aussi été visiter le château que Ben avait déjà exploré
la veille, c'est des ruines mais on a une belle vue. Ensuite on a visité
le musée du papier, ils expliquent comment ils font le papier avec la
force du courant de la Sargue.
On est repartis vers Avignon. En arrivant on
voulait aller danser sur le pont mais on est arrivés a 13h et il fermait.
Pis en plus il fallait payer pour y aller. On a laissé faire et
on a visité un peu la ville: le Palais des Papes... pis on a mangé.
On est repartis vers le pont du Gard. Rendu là on voulait aller
au camping à côté qui était supposé être ouvert, d'après le guide.
Mais le guide s'est trompé et il était fermé. On a visité le pont
pareil, c'est assez impressionnant, même s'il était en réparations et
qu'on ne pouvait pas aller au dernier étage. Là il fallait
absolument trouver un camping. On a commencé à se diriger vers Nimes.
On était à environ
20Km de Nimes. On s'est dit qu'on verrait s'il y a un camping pis
sinon on irait à l'hotel à Nimes. Finalement on a trouvé un "hotel-camping-restaurant"
dans un petit village perdu, Bezouce.
Samedi, le 21 Février 1998
Le maudit coq de Bezouce nous a réveillés à 5h du
matin. On est partis vers Nîmes. Franchement, à part les arènes
romaines pis la maison carrée, c'est pas fantastique. On est repartis
vers les Baux, on est passés par une petite route de campagne et ça montait
joyeusement. En chemin on est passés par Tarascon, une petite ville
avec un joli château médiéval, le seul des châteaux que j'ai vu qui ressemble
vraiment à l'idée qu'on se fait des châteaux du moyen-âge.
Les Baux sont un
endroit très joli, un village en ruine en haut de la montagne. Et après
les baux ca redescendait. L'objectif suivant était Fontvieille avec
le moulin de Daudet, c'est là que se passe la chèvre de M. Seguin, entre
autres. Il y avait un moulin du genre que je pensait pas qu'il en
exitait ailleurs que dans les livres pour enfant.
Ensuite on a été à Arles où on a pris une chambre
d'hôtel. Maudit que c'est mort cette ville là après 7h. Pis encore
une fois, ce qu'il y a à voir c'est surtout les affaires romaines, ici
des arenes et un théatre.
Dimanche, le 22 Février 1998
Objectif Mmontpellier et le lendemain repos.
En partant le matin il pleuvait. On était équipé pas pire alors
ça nous dérangeait pas tellement, encore que mes pantalons imperméables
étaient pas conçus pour le vélo. Mais après environs 30Km, il a arrêté
de pleuvoir et il a commencé à avoir du vent. J'aime mieux la pluie!
Le si célèbre Mistral. On voulait se rendre à Aigues-Mortes pour
diner et entre Arles et Aigues-Mortes il y a la Camargue. C'est
joli mais il y a pas beaucoup d'épiceries. A cause du vent,
je voyais pas grand chose. Disons que je regardais surtout mon guidon.
On pensait arriver à Aigues-Mortes pour 1h mais à 1h30 on était à 10Km
de là et on avancait pas vite. On a fini par trouver un petit stand
ou ils vendaient du vin, du miel et du saucisson. Les gens étaient
très gentils et ils nous ont fait un sandwich au saucisson de Toro.
On a fini par se rendre à Aigues-Mortes dans l'après-midi.
Disons qu'il y a les remparts à voir et c'est à peu
pres tout. Le reste c'est des boutiques médiévales pour toursites et chacun
sait qu'on n'est pas des touristes mais de vaillants explorateurs des
contrées inconnues. On est repartis courageusement vers Montpellier, on
avait 30Km à faire... sur le bord de la mer avec un étang de l'autre côté...
vive le vent. Pis on était sur une route où la vitesse maximale
est 110Km/h alors des fois on avait peur, surtout que le vent était assez
fort pour nous déporter d'un mètre de temps en temps parce que quand il
soufflait plus fort c'était vers la gauche et quand il arrêtait quelques
secondes on partait à droite parce qu'on forçait, on l'avait pas de face
mais d'environ 45 degrés.
On a fini par se rendre à montpellier et on s'est
pris une chambre dans un hôtel. Là aussi on prenait un break d'une
journée. C'est une belle ville, pas beaucoup de monuments mais une
ville agréable. Même les nouveaux developpement sont intéressants.
Et il y a plein d'étudiants donc plein de jolies filles.
Lundi, le 23 Février 1998
Journée visite de Montpellier, on a marché pas mal,
on a pris le Petitbus pis le petit train de Montpellier. Une fois
on marchait dans les rues et un gars nous accosté et nous demande :"Hey,
you are americans" et nous on repond : "euh, no, Canadians"
et il dit :"Oh, Ontario" et nous:"No, Quebec" "Ah,
vous parlez francais, vive le Quebec, vive Jacques Cartier, on va les
avoir les Anglais" En tout cas, un espèce d'étrange individu.
Je sais pas comment il a su qu'on n'était pas Francais, peut-être parce
qu'on était habillé dans le style campeur...
Autre anecdote, quand un a voulu prendre le petit
train sur roues, le chauffeur nous entend parler et il nous dit :"vous
êtes Québécois? Swing la bacaisse dans l'fond d'la boite à bois".
Pis l'hurluberlu d'avant, on l'a revu pendant qu'on visitais en petit
train.
Mardi, le 24 Février 1998
J'étais pas aussi en forme qu'après la pause de Marseille
mais bon, on est repartis. On espérait se rendre autour de Narbonne,
il y avait un camping 20Km après, a Lézignan-Corbières mais ça faisait
135Km dans la journée alors on pensait pas se rendre là. On est
passé par Sète pis apres on s'est rendus à Béziers. On avait fait
90Km et on s'est dit qu'on se trouve une épicerie pis au premier camping
on s'arrête. On a trouvé le camping avant l'épicerie. C'était
le "camping à la ferme" On a mis la tente et il fallait
aller chercher quelque chose à bouffer. Courageusement j'ai repris
mon vélo pour me diriger vers le village le plus proche. En passant
j'ai demandé au fermier ou était l'épicerie la plus proche. Il m'a
dit qu'elle était à 4Km et il m'a offert de me vendre du poulet.
Je me suis dit ouais, ça pourrait être bon et ça m'éviterait de faire
4km face au vent (parce qu'il commençait à venter pas ma fort) Mais
on s'est rendus compte qu'il fallait un dessert et du pain pour déjeuner
le lendemain alors j'y ai été pareil. Comme j'ai pas trouvé le fermier,
je lui en ai pas parlé, je me suis dit que je lui dirais en revenant.
Après m'être battu contre le vent, j'ai atteint l'épicerie et je suis
revenu avec le vent dans le dos. Quand je suis arrivé, Ben m'a dit
que le fermier était venu le voir avec un poulet au complet. Quand
il lui a dit qu'on le prenait pas, le fermier était pas trop content.
Mais bon, je sais pas avec quoi il pensait qu'on ferait cuire son poulet.
Pis le poulet était dans un sac alors on sait pas s'il avait encore les
plumes.
Mercredi, le 25 Février 1998
Notre but de ce
jour était Carcassonne. On voulait arriver tôt pour visiter. C'était
compter sans le vent. A 2h de l'après midi, on était a Lézignan
, là où on voulait se rendre la veille. On était écoeurés de pédalé
et on voulait avoir le temps de visiter dans la journée alors on a été
voir à la gare s'il y avait un train pour Carcassonne. Il y en avait
un 30 minutes plus tard et c'était pas cher (28F) alors on l'a pris.
Il y avait personne dans le train alors on a pris nos velo et on les a
mis dans le wagon, entre les rangées de bancs pour celui de Benoit et
en plein milieu de la place devant la porte pour le miens. On est
arrivés à Carcassonne assez vite, on s'est trouvé un hotel et on a été
visiter la vieille ville et faire le tour des douves. C'est impressionnant,
les ramparts sont immenses. Le soir on a mangé la spécialite de
la place : le cassoulet. Je me suis aussi acheté deux Tshirts, ca
faisait longtemps que j'en voulait de Carcassonne.
Jeudi, le 26 Février 1998
On était a 95Km
de Toulouse et il nous restait 3 jours. On pensait faire les 90Km
en deux jours mais après être passé par... Montréal, on s'est rendus compte
que ça allait super bien, pas de vent ni de côte, alors on a pensé à faire
ça d'une traite et à raccourcir le voyage. A Castelnaudary on a
été à la gare et le gars nous a trouvé une place dans un train qui faisait
Toulouse-Bordeaux et un TGV Bordeaux-Paris un journée avant. On
s'est rendus à Toulouse, ca ressemble un peu à Montpellier: pas vraiment
de megas-monuments mais c'est une ville agréable avec plein de jolies
étudiantes.
Vendredi, le 27 Février 1998
On a visité Toulouse le matin et au début de l'apres-midi.
Notre train était à 5 heures. On a démonté nos vélos et on a été
l'attendre. Ca a bien été jusqu'à Bordeau. A Bordeau on entre
dans notre wagon... pour se rendre compte que c'était un wagon fumeurs.
Le voyage a été long, très long. On est arrivés à Paris à 23 heures
à la gare Montparnasse. Il fallait trainer nos vélos dans le métro puis
dans le RER. A minuit on est arrivés à la cite U. J'ai été voir
le monde du 4ième, ils m'ont donné mon courrier,je leur ai conté le voyage
et j'ai été me coucher.
En tout c'était un super beau voyage, j'ai
pris pas mal de photos, 8 films 24 poses, ou disons 7 et demi du voyage,
j'en avais un de commencé. J'ai bronzé pas mal et je suis revenu
avec une barbe de 2 semaines que j'ai decide de pas couper. Je vais
voir dans un mois, au debut de mon stage pour savoir si je vais le garder.
Samedi, le 28 Février 1998
Samedi je voulais faire l'épicerie parce que mon frigo
était dans le très vide. ET, surprise, j'arrive pour prendre l'autobus...
ils étaient en grève!!! Vive la France!